Pêche de loisir : un projet d’arrêté qui inquiète
Un projet d’arrêté prévoit d’imposer aux pêcheurs de loisir en mer un enregistrement obligatoire et la déclaration électronique de certaines captures dès 2026.
Derrière l’objectif affiché de « meilleure gestion des ressources », ce texte risque de compliquer inutilement la pratique. Une consultation publique est ouverte jusqu’au 2 octobre 2025 : c’est le moment de faire entendre votre voix.
Le ministère de la Transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche soumet actuellement à consultation (jusqu’au 2 octobre 2025) un projet d’arrêté précisant les conditions d’exercice de la pêche de loisir en mer. Ce texte s’inscrit dans l’application du règlement européen (UE) 2023/2842, qui prévoit un contrôle accru de la pêche récréative à travers l’enregistrement obligatoire des pêcheurs et la déclaration de certaines captures via une application électronique baptisée RECFishing.
Dès le 10 janvier 2026, tout pêcheur de 16 ans et plus souhaitant capturer certaines espèces emblématiques – comme le bar, le lieu jaune ou le thon rouge – devra s’enregistrer et déclarer quotidiennement ses prises. Cette liste, qui pourrait rapidement s’allonger, concernera de plus en plus d’espèces à partir de 2030.
Présentée comme une avancée « ergonomique » et « scientifique », cette obligation soulève pourtant de nombreuses inquiétudes :
Une complexité administrative accrue : devoir enregistrer chaque capture transforme une activité de loisir, souvent familiale et conviviale, en exercice bureaucratique quotidien.
Un dispositif de surveillance généralisée qui risque d’assimiler les plaisanciers à des professionnels soumis à des quotas.
Une application encore en développement, dont la fiabilité et l’usage réel restent à démontrer.
Un doute sur l’efficacité réelle : malgré les contraintes imposées aux amateurs, rien ne garantit que ces données suffiront à préserver les ressources halieutiques si, parallèlement, les mesures concernant la pêche industrielle restent insuffisantes.
Si l’objectif affiché – une meilleure connaissance scientifique et une exploitation durable des ressources – est légitime, la méthode interroge : ne risque-t-on pas de décourager la pratique, d’alourdir inutilement les démarches et de fragiliser un secteur déjà soumis à de multiples contraintes ?
L’UNAN 56 estime essentiel que les usagers de la mer s’expriment sur ce projet qui pourrait profondément transformer la pratique de la pêche récréative. La consultation publique est ouverte jusqu’au 2 octobre 2025 : il est encore temps de donner votre avis.
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